Paris, le 30 janvier 2014
Compte Rendu de la réunion de l’intersyndicale des orthophonistes avec la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS)
La revalorisation salariale dans la fonction publique suite à la réingénierie du diplôme au grade master
Paris – 28 janvier 2013
Mardi 28 janvier 2013, les représentants de l’ « intersyndicale » des orthophonistes salariés (CFTC, CGT, FNO, FO, FOF, SUD, UNSA, et UNADREO, société savante) avaient rendez-vous à la DGOS [Direction Générale de l’Offre de soins] avec Mme Lenoir-Salfati, sous-directrice des ressources humaines du système de santé.
Cette réunion faisait suite à celle d’octobre 2013 avec M. Annane, alors conseiller de la ministre de la Santé et au cours de laquelle avait été demandée par la profession l’ouverture officielle de négociations salariales, suite à la reconnaissance des orthophonistes au grade Master.
D’emblée la représentante du ministère a annoncé que la ministre de la Santé ne souhaitait pas ouvrir de négociation spécifique pour les orthophonistes.
Car :
les orthophonistes salariés seraient concernés par un futur décret qui reclasserait toutes les professions de la filière médico-technique et rééducation (catégorie B-NES) en catégorie A de la fonction publique, et toujours dans une unique grille salariale.
Ce décret devrait être présenté au Conseil Supérieur de la Fonction Publique le 18 février prochain (aux cinq grandes centrales), pour une application courant 2014.
. une réorganisation complète de la fonction publique (rapport Pêcheur 2013) devrait avoir lieu en 2015, et dans ce cadre un processus de différenciation serait peut-être envisageable, dans des conditions qui sont aujourd’hui aussi inconnues qu’incertaines.
Les retombées du « futur » décret annoncé :
- Les bornes indiquées pour la nouvelle grille de la filière de catégorie A montrent que les « revalorisations » prévues seront les mêmes que celles obtenues par les infirmiers après leur passage au grade licence : c’est à dire au mieux quelques dizaines d’euros brut de plus par mois !
- Les deux classes (normale et supérieure) seront conservées, toujours avec des quotas restreignant les possibilités de promotion.
- Et surtout, les orthophonistes, tous reconnus pour leurs compétences au grade Master, formés désormais en cinq ans à l’université, aux pratiques avancées reconnues, avec un diagnostic et une autonomie de prescription pour la rééducation, seront rémunérés comme s’ils n’avaient qu’une licence.
Ainsi, le gouvernement ne tient aucun compte de l’évolution de notre métier depuis plus de trente ans. La rémunération actuelle, basée sur un niveau d’études reconnu de deux ans, serait au mieux reconnue à trois ans !
Le ministère de la Santé juge ainsi qu’il n’y a pas de lien à établir entre le diplôme et la rémunération.
Pourquoi d’autres professions reconnues elles aussi en cinq ans (ingénieurs, psychologues, attachés d’administration…) et qui ne font pas partie des professions de santé sont – elles nettement mieux rémunérées ? Aucune réponse.
Dans cinq ans, les orthophonistes qui sortiront de l’université après cinq ans d’études n’accepteront jamais de travailler à l’hôpital avec de tels salaires.
Les postes vacants actuels, déjà désertés car sans aucune attractivité, ne risquent pas d’être plus pourvus, et l’émiettement des emplois va continuer. Le ministère semble donc accepter l’idée qu’il n’y aura bientôt plus d’orthophonistes dans les services de neurologie, d’ORL, de pédopsychiatrie, de stomatologie, etc. où pourtant notre intervention est absolument déterminante pour les chances de réhabilitation et de réinsertion des patients !
La FNO ne peut pas accepter un tel déni de santé publique.
En lien avec les autres syndicats, professionnels et salariés, et les autres composantes de la profession, la FNO travaille déjà sur les suites à donner à une telle fin de non-recevoir !
La profession reste unie et toujours aussi déterminée.
Le gouvernement n’a pas fini d’entendre parler des orthophonistes.
Cordialement…
Anne Dehêtre
Présidente de la FNO
Bruno Sarrodet
Vice-président FNO chargé de l’exercice salarié